lundi 17 janvier 2011

Bien commencer

Pour bien commencer l'année, je suis allée voir deux expositions très différentes, à chacune sa beauté. L'exposition Arman à Beaubourg, hélas terminée mais que je ne voulais pas louper pour pouvoir me confronter aux objets "en vrai" car une reproduction même de très bonne qualité et la présence réelle de l'objet artistique ne peuvent pas se comparer. Presque tous les rassemblements, accumulations et mises en boites d'Arman peuvent être considérés comme des vanités, titre d'ailleurs donné à une des œuvres ("Vanités" -1991-bronze- amas d'escarpins rongés de la série Atlantis). Presque tout est de l'ordre du vestige de quelque moderne Pompéi; le fauteuil  Louis xv carbonisé et ses miroitements sombres me font penser aux oiseaux mazoutés des  pétroliers échoués sur nos côtes, les escarpins pourraient venir du Titanic et de nombreuses pièces rappellent des catastrophes passées- les accumulations de dentiers, de masques à gaz... ou à venir. Les inclusions d'ordures provoquent des sensations marines d'algues brunes  et de varech flottant parmi les débris, le résineux et le noirâtre se mêlent à des nappes décomposées jaunâtres, une translucidité louche restitue une matière méconnaissable qui parle d'erreurs et d'abus à l'échelle planétaire. Cette archéologie du présent où s'accumulent les vestiges ne fait  pas une expo rigolote bien sur, mais elle ne manquait ni d'énergie, ni de vigueur critique et plastique.
Dans un tout autre genre, je suis allée voir la belle exposition de Miles Hyman à la Galerie des Arts Graphiques,4 rue Dante (75005 Paris, 14 Janvier/5 Février 2011). Son travail est reconnu depuis longtemps et il travaille pour la presse et l'édition de façon régulière et remarquée grâce à la qualité constante de son travail et un très beau sens de la composition et du cadrage.L'exposition met en scène de grands dessins en majorité en noir et blanc, réalisés pour le livre "Images interdites", dont le scénario est écrit par Paringaux et qui parait chez Casterman ; le livre navigue entre l'illustration et la bande dessinée sur le thème du polar. N'ayant pas lu le récit je ne peux rien dire du scénario mais je conseille fortement à tout amateur de beau dessin de faire un détour par la rue Dante pour y contempler ces somptueuses et tranquilles illustrations.

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